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Épinglage - 27/09/2025 cours 1, Yves Vanderveken

  • sectioncliniquedeb
  • 6 nov.
  • 5 min de lecture

Yves Vanderveken a inauguré les cours de la Section clinique de Bruxelles de cette année. Voici quelques extraits de son cours.

« En psychanalyse, le diagnostic est singulier. Mais on n’accède pas au singulier si facilement. Il n’est pas une donnée en soi. Il faut un long chemin dans une analyse pour y parvenir. La clinique aussi, en psychanalyse, n’est pas une donnée inscrite, en soi. Elle se construit. Il faut l’extraire et la lire. »

« Il y a un paradoxe qui habite toute la logique du diagnostic en psychanalyse. « Un à nul autre pareil mais que l’on peut en même temps inscrire dans une classe particulière ». C’est un paradoxe logique, parce que l’on peut extraire des catégories générales, mais en même temps les éléments de la catégorie générale ne se ressemblent pas. Ils ne peuvent pas apprendre quelque chose de l’un sur l’autre – cf. la fameuse formule que rien ne ressemble moins à un névrosé obsessionnel qu’un autre névrosé obsessionnel.  Il y a donc existence d’une catégorie générale et d’une singularité absolue. »

« Chez Freud, nous rencontrons le souci d’isoler des types cliniques pour s’orienter. Mais il n’existe pas de type clinique pur. Nous avons toujours affaire à un mix de ces types. Il est donc important de connaître ce qui les distingue, ce qui fait leur fondement, pour aboutir à en faire un usage plus libre, qui éclaire la clinique de chaque cas. Lacan aussi faisait cela, poser en raison et de façon radicale les différences, pour en faire ensuite un usage non dogmatique. »

« La psychanalyse tient son souci de la phénoménologie clinique de la psychiatrie classique. Jusqu’à un certain point, on pourrait même soutenir que c’est la psychiatrie qui a inventé la clinique. Freud  a pris appui des distinguos cliniques de son époque, mais il ne les a appréhendé, et remodelé, qu’à partir des concepts propres à la psychanalyse qu’il découvrait. Ainsi, c’est au départ de la psychiatrie classique que Freud fonde une clinique propre à la psychanalyse. Ce sont finalement les concepts de base propres à la psychanalyse qui importaient à Freud et ce, plus que les types cliniques. Enfin, il lui importait de saisir les déclinaisons de ces concepts psychanalytiques en fonction des types cliniques. »

« « La psychiatrie a stagné, pire elle a involué puisqu’elle n’a plus aucune attache à la relation médecin patient »1 dit Carole Dewambrechies-La Sagna. Relation que nous nommons transfert. Avant les médecins partaient des patients pour trouver un traitement. Aujourd’hui, c’est le contraire. Pourtant la clinique du cas est irremplaçable pour la formation. « Il faut, par ailleurs, ajouter à cette formation, la formation du psychanalyste par son analyse et sa cure. »

« Quel que soit le génie qu’y ait mis le clinicien (..) la distinction est radicale avec ce qui est pour nous exigible, au moins en théorie, en puissance, du rapport du clinicien avec le malade (...) (Lacan parle plus précisément de la présentation de malade comme cela s’appelait à l’époque) Si le clinicien, le médecin qui présente, ne sait pas que, d’une moitié du symptôme, c’est lui qui a la charge (...) s’il ne sait pas qu’il y a dialogue entre deux personnes (fort), et que, sans cette seconde personne, il n’y aurait pas de symptôme achevé, il est condamné, comme c’est le cas pour la plupart, à laisser la clinique psychiatrique stagner dans la voie d’où la doctrine freudienne devrait l’avoir sortie ». (Sém. Problèmes cruciaux) »

« Le symptôme, d’un point de vue analytique, aussi donc n’est pas en soi, il n’est pas objectivable et donc pas mesurable. Le symptôme, c’est une adresse. Il se parle, et c’est dans cette adresse même qu’il se constitue. Le symptôme subjectif et analytique, c’est celui dont le sujet se plaint et auquel, dans son adresse, il suppose ou attend un savoir. C’est une question adressée à l’Autre sur l’énigme de ce qui me dépasse, sur ce qui est moi mais qui est “plus fort que moi”. En outre, le désir de l’analyste à la racine du transfert fait surgir un matériel inédit. Selon le désir clinique et l’orientation clinique, il y a surgissement d’un matériel que d’autres ne voient pas, ne font pas advenir, n’isolent pas. Tout cela touche donc à la notion de la clinique même. »

« Si l’École de la cause freudienne, après la mort de Lacan, s’est fondée par ce que Jacques-Alain Miller prônait de « retour à la clinique » - pour diverses raisons, mais dont le panorama que nous avons dessiné n’est pas étranger – c’est pour immédiatement souligner que « la clinique n’est pas la psychanalyse ». « Dans la clinique psychanalytique, qui est une clinique sous transfert, « le transfert a sur la clinique une puissance dissolvante » (JAM), si l’on pense en termes de diagnostics, de classes ou même de structure. Il s’agit dans le cas clinique orienté par la psychanalyse, d’autre chose ».

Nous pouvons nous intéresser aux désormais Premiers écrits, de Lacan, publié par Jacques-Alain Miller. Ils sont intéressants à porter à la connaissance du public, par la lecture après-coup à laquelle ils invitent. Et ils sont à même, précise JAM, en quatrième de couverture, d’apprendre quelque chose de la formation du futur analyste. On peut l’entendre au sens du futur analyste que sera Lacan, mais aussi pour la formation du futur analyste que nous sommes, et restons, tous.

On constate déjà que « Lacan traduit un texte de Freud  ( « De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l’homosexualité »), qui porte sur un souci de discrimination clinique, de discernement que doit avoir un clinicien. Il aborde ce qui permet de distinguer un même symptôme, un affect mais dont il faut extraire des degrés, des assises qui méritent les dénominations et il essaye de les nommer et de les préciser. »

« La clinique de Lacan est d’emblée enracinée dans l’unicité du cas. De fait Lacan ne publie que des cas présentant une atypicité. Un cas n’est jamais choisi pour sa typicité mais pour sa singularité, il doit présenter un caractère original. Le psychanalyste ne devrait pas être intéressé par un cas qui démontre la théorie mais plutôt par ce qui du cas interroge le savoir déjà acquis. Tout cela résonne avec la fameuse indication freudienne de prendre chaque cas comme si c’était le premier. Fort du savoir acquis mais mis de côté pour ne pas mettre la spécificité du cas de côté.  Jacques Alain Miller note d’emblée qu’il y a chez Lacan déjà jeune psychiatre, avant même son entrée en psychanalyse, une orientation vers le “un par un” qu’impose la pratique analytique. Cette singularité du cas se retrouve au niveau du détail clinique. Jacques Alain Miller souligne que dans les textes de Lacan « ce détail clinique est serré avec un souci de précision poussé à l’extrême de la minutie ». Ceci détermine toute notre démarche clinique. »

 

Epinglage d’extraits effectué par Lorraine de Montjoye, participante à la Section clinique de Bruxelles et relu par Yves Vanderveken.

 

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1.      Dewambrechies-La Sagna C., Le cas clinique, La Cause du désir n° 12.

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