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Épinglage - 08/11/2025 cours 1, Alfredo Zenoni

  • sectioncliniquedeb
  • 20 nov.
  • 4 min de lecture

Alfredo Zenoni a suivi, au dernier cours de la Section Clinique de Bruxelles, le fil de la notion freudienne de libido à partir du texte « Propos directifs sur la causalité psychique » jusqu’à « La question préliminaire à tout traitement possible de la psychose ». Voici quelques extraits de ce parcours.

« “Propos sur la causalité psychique” est un texte […] fidèle à ce que Freud avait eu l’occasion de réaffirmer comme le “propre de la psychanalyse”, à savoir la promotion de la notion de libido, considérée comme la cause des phénomènes cliniques que la psychanalyse rencontre. »

« Contrairement aux psychiatres et à la psychanalyse américaine de l’époque, dans les années 45-50, Lacan reste dans la ligne de la promotion freudienne de la libido comme dimension proprement causale des phénomènes psychopathologiques et psychiatriques, même s’il aborde, à l’époque, la libido dans le registre narcissique.[…] Freud avait en effet mis en lumière une autre dimension de la causalité des phénomènes qui, sans être de l’ordre d’un accident organique, ni de l’ordre de la pensée, implique le corps en tant qu’il éprouve, est satisfait ou souffre, ou, pour introduire déjà un terme ultérieur de Lacan, en tant qu’il jouit. »

« Dans “Propos sur la causalité psychique”, même s’il n’a pas encore introduit la triade RSI, Lacan est déjà dans cette dimension spécifiquement humaine, puisque la dimension imaginaire qu’il met en avant dans la causalité des troubles psychiques est du même ordre que ce que Freud avait isolé avec la notion de libido. […] La dimension de l’imaginaire est une dimension libidinale dans la mesure où elle est une reprise de la notion de “narcissisme” introduite par Freud, après celle de pulsion, pour désigner l’état de la libido en tant qu’elle se reporte sur l’individu lui-même ; d’abord sur son corps propre et ensuite sur son moi. (cfr P.116)».

« Le stade du miroir permet à Lacan d’accentuer une scission du moi par rapport à lui-même, en même temps que son identification via l’autre. Le moi qui s’aime est une image de soi. Mais comme il se trouve aussi bien différent de cette image de soi, cette image de soi est aussi autre, celle d’un autre que celui qu’il s’éprouve être. Autrement dit, ce qui lui confère une identité est aussi ce qui la lui ravit. »

Freud a repéré, dans cette dimension narcissique de la libido, un moment constitutif, même après avoir déjà introduit les pulsions. Lacan l’a reprise avec la notion de l’imaginaire qui est à la fois une structure, vient à la place de cette prématuration mais qui a aussi une valeur libidinale (P.178) L’imaginaire introduit par Lacan est de l’ordre du narcissisme, de la libido et c’est pourquoi il n’est pas simplement cet imaginaire d’ordre cognitif, mental mais habité par une tension érotico-agressive puisque ce “moi” qui est investi est en même temps “autre que moi, autre que son réel. […] Donc, pour Lacan, c’est la méconnaissance de soi- la connaissance de soi qui est une méconnaissance- et non la conscience, qui est la dimension du moi. Avec le moi, le sujet se voit, se pense, se croit autre qu’il est.”

« Le risque de la folie, dit Lacan, n’est “pas dû à quelques fragilités de l’organisme mais il se mesure à l’attrait même des identifications où l’homme engage à la fois sa vérité et son être”. C’est-à-dire que la folie est une virtualité permanente de la condition humaine, “Une faille ouverte dans son essence”, dit encore Lacan. […] Cette folie du moi atteint ses formes cliniques lorsque l’identification se produit, dit-il, “sans médiation”. Lorsqu’elle est immédiate. »

« Lacan est à la recherche d’une médiation par rapport à cette identification immédiate.[…] Sa conclusion de “Propos sur la causalité psychique” est que grâce à l’image du père, un monde de personnes vient remplacer un monde de pur semblable. Puis, se dévoile à lui que la condition humaine est une condition d’être parlant. Avec l’introduction du symbolique, un autre statut de cette fonction de médiation dans la libido narcissique s’impose dès lors à lui. »

L’opérativité du symbolique apparaît dans “La question préliminaire à tout traitement possible de la psychose”, précédé du Séminaire Livre IV qui introduit la notion de phallus autour de laquelle la relation entre l’imaginaire et le symbolique va s’articuler.

« Le phallus occupe une situation à part dans l’imaginaire. C’est une image du corps mais au moment où elle intervient dans la dialectique, elle est négativée en tant qu’image. Il s’agit d’une partie du corps qui incarne en elle-même sa propre négativation. Dès que le phallus apparaît, il disparaît. C’est le point de l’imaginaire qui est caractérisé à la fois par une présence et une absence et qui, par son absence, devient signifiant (c’est-à-dire, ce qui reste d’une chose quand il n’y a plus de chose).[…] Rayé en tant qu’image, le phallus devient le signifiant du désir, un semblant qui se répartit entre l’être chez la femme et l’avoir chez l’homme. »

« Le phallus permet de désigner l’objet qui symbolise le désir de la mère, qui sinon, resterait énigmatique ou pourrait même s’éclore sur l’enfant comme son objet fantasmatique. Dès lors que le phallus a cette fonction de signification de la trame signifiante qui innerve la vie en constituant un point d’arrêt à la fuite éperdue des signifiants, on peut dire que la signification phallique fonde aussi la croyance en une signification au renvoi indéfini des signifiants l’uns à l’autres. »

« En tant que pur sujet du signifiant, le sujet est mort, barré. La dimension du vivant est alors assurée par la connexion du symbolique avec la libido, réalisée par le phallus. […] Le phallus est la résultante d’une métaphore qui superpose le signifiant Nom du Père sur le désir de la mère, (également conçu comme signifiant par son alternance de présence/absence). »

« La médiation que Lacan envisage dans le premier temps de son développement sur la libido, pour que la libido ne soit pas complètement aliénante dans une forme de narcissisme, trouve à s’inscrire au niveau des schémas de La question préliminaire, avec  la mise en évidence de cette médiation que réalise le phallus entre l’aspect négativant du signifiant et l’aspect vivant de la libido. Cette médiation doit être assurée par la vraie fonction de père, partenaire de la mère, qui n’est pas d’opposer la loi au désir mais d’unir la loi et le désir; condition pour que le sujet “soit identifié à son être de vivant”, comme dit Lacan. »


Epinglage réalisé par Sophie Boucquey, participante à la Section clinique de Bruxelles.


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